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Palabras de Su Majestad el Rey en la Asamblea Nacional Francesa

París. Francia, 6.3.2015

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Je tiens tout d’abord à vous dire que c’est un honneur pour moi de prendre la parole devant cette Assemblée, dans le cadre de ma première visite d’État en France en tant que Roi d’Espagne. Merci du fond du cœur.

Nous sommes unis par une riche et longue histoire. Les sentiments et les événements qui l’ont jalonnée sont nombreux et fort divers. À mesure que nous continuons d’ajouter de nouvelles pages à cette histoire, nous constatons que chacune d’elles ne fait qu’améliorer les précédentes. Aujourd’hui, l’amitié, la coopération et la solidarité définissent avant tout la relation entre nos deux grandes nations, de même que notre appartenance commune à l’UE et la coresponsabilité ─qui est la nôtre─ en tant que partenaires à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union.

Vous me permettrez également de rappeler que mon père, le Roi Juan Carlos, a été le premier monarque étranger invité à prononcer un discours ici-même, en octobre 1993.

Par ce geste, la France et l’Espagne exprimaient alors leur loyauté sans faille envers des valeurs que nos deux nations partagent : la défense de la liberté, le respect et la promotion des droits de l’homme, l’équité sociale et le respect de la justice.

Aujourd’hui, l’Espagne reçoit de nouveau votre soutien chaleureux et fraternel. Je veux donc vous faire part, au nom de tous les Espagnols, de notre sympathie, de notre amitié et de nos remerciements les plus sincères.

Des remerciements qui laissent place à la reconnaissance face à la leçon de fermeté et de dignité dont ont fait preuve le peuple français et ses institutions lors des tragiques attentats terroristes qui ont frappé votre pays il y a quelques mois à peine. Le 11 janvier dernier, lors de la grande manifestation de Paris, la France a donné l’exemple d’une unité et d’une solidarité dignes de louanges. Ce jour-là, l’Europe entière, des citoyens du monde entier, ont marché aux côtés du peuple français dans les rues de cette ville, s’unissant dans le même cri pour la liberté.

Les Espagnols savent très bien ce que les Français ont ressenti et ressentent encore, car pendant des décennies nous avons subi et combattu le terrorisme et, grâce à votre aide, nous l’avons vaincu. Tout terrorisme constitue immanquablement une atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux de l’être humain et aux principes de notre vivre-ensemble démocratique.

Je vous assure, ici et maintenant, que, face à l’agression, l’Espagne est et sera à vos côtés pour défendre les valeurs qui nous sont communes et que nous réaffirmons solennellement, sereinement, face à ceux qui prétendent les détruire par la terreur. Rendons hommage aux victimes, accompagnons leurs familles et leurs êtres chers, et surtout, disons-le haut et fort aux assassins: vous ne nous ferez pas plier, vous ne nous vaincrez pas, jamais vous ne parviendrez à nous faire renoncer à ce que nous sommes. 

« Je sais qui je suis », disait Cervantès par la bouche de Don Quichotte. Et bien nous, Français et Espagnols, savons qui nous sommes et ce que nous serons demain, si nous nous le proposons.

- Nous sommes les enfants de l’Europe, de la Méditerranée, vieux berceau de notre civilisation, et de l’Atlantique, toujours ouvert vers de nouveaux horizons.

- Nous sommes les enfants de la raison et du refus de la déraison. Pourtant, nous savons aussi que l’exercice de la raison, s’il n’est pas guidé par les plus solides convictions morales, peut produire des effets contraires aux principes les plus fondamentaux.

- Nous sommes les fils de la liberté que nos peuples ont su conquérir au fil de l’histoire, souvent au prix de sacrifices et de souffrances, mais aussi guidés par l’enthousiasme et l’espoir d’un avenir toujours meilleur.

- Enfin, nous sommes, avant tout, héritiers et porteurs de deux traditions nationales sans lesquelles il est impossible de comprendre l’histoire universelle.

Nous, français et espagnols, avons contribué à créer et à instaurer de nouveaux mondes avec des nations sœurs dont nous partageons la langue et la culture. Ces familles de nations, dont nous sommes fiers et dont nous faisons partie, ont les mêmes idéaux et les mêmes aspirations: une liberté modérée par la justice, un progrès compatible avec l’équité et un savoir tempéré par la sagesse.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

En tant qu’ami et admirateur de votre pays, je tiens à vous dire que sans la France, il n’y a pas d’Europe. Sans une France sûre d’elle-même, fidèle à ses valeurs et déterminée à les défendre, l’Europe et le monde perdraient une référence très précieuse, une référence fondamentale.

Voilà pourquoi nous voulons plus de France.

- Pour nous rappeler que la liberté, la fraternité et l’égalité ne sont pas une évidence, mais que nous devons lutter chaque jour pour les préserver et que jamais nous ne devons les considérer comme définitivement acquises.

- Pour nous rappeler qu’il ne suffit pas de déclarer le respect des droits de l’homme et l’exercice de la démocratie, mais que leur pérennité exige un modèle d’équilibre entre les pouvoirs et une vigilance sans fin de la part des institutions publiques et des citoyens.

- Nous voulons plus de France pour nous rappeler que l’exercice de la raison critique est le meilleur garde-fou contre les totalitarismes, quels qu’ils soient.

Monsieur le Président,

J’ai évoqué combien l’Europe et le monde avaient besoin de la France. Maintenant, en tant que Chef d’État d’une nation voisine et alliée, je tiens à ajouter qu’il convient de développer plus encore l’entente entre nos deux pays et le lien déjà très étroit qui les unit.

Il est nécessaire de le rappeler, surtout pour les nouvelles générations et pour ceux qui, en proie aux doutes ou au désespoir, ignorent les avancées accomplies sur le chemin de l’intégration européenne: une Europe unie est une condition nécessaire au progrès et au bien-être de nos sociétés, qui nous permettra de surmonter et d’éviter le déclin, la faiblesse, le morcellement, voire la confrontation, qui, en d’autres temps, ont conduit nos peuples à écrire les pages les plus sombres de l’histoire européenne.

Nous les Espagnols sommes particulièrement conscients de la valeur d’une Europe de plus en plus unie, démocratique et prospère. Il y a trente ans, au mois de juin précisément, l’Espagne signait le traité d’adhésion aux Communautés européennes.

Pendant tout ce temps, la France et l’Espagne ont avancé ensemble sur toutes les grandes questions, partageant une même vision de l’avenir de l’Union et un même engagement pour faire progresser les idéaux européens. Tous les membres de cette Assemblée savent bien que l’Espagne a été et reste un solide allié de la France dans cette entreprise commune, parce que désormais, Espagnols et Français, Français et Espagnols, nous sommes tous des compatriotes européens.

C’est également grâce à l’Europe que nos relations bilatérales ont atteint un niveau extrêmement élevé, dans des domaines aussi divers que l’économie, le commerce, la défense, la sécurité, l’éducation ou encore la culture.

Monsieur le Président,

Ces dernières années, la prospérité européenne que nous avons connue a été ralentie par une crise économique qui a frappé très durement nos citoyens.

L’Espagne, qui a renoué avec la croissance économique, lutte encore pour surmonter cette crise, en s’ouvrant sur le monde comme elle l’a déjà fait tant de fois tout au long de son histoire.

Voilà pourquoi nous ne devons pas faillir dans notre combat pour lutter contre le chômage et réduire les inégalités, et nous devons jeter les bases qui nous permettront de regarder l’avenir avec espoir et optimisme. Nous le devons surtout à nos jeunes, qui par leur dynamisme, leur énergie et leur courage pour se construire un avenir aux quatre coins de la planète, sont vraiment dignes de la plus grande admiration.

Mais la situation que traverse l’Europe aujourd’hui ne doit en aucun cas nous faire perdre de vue l’essence du projet européen et sa vocation à servir de modèle au reste du monde. L’Europe doit se réaffirmer et enseigner ses principes et ses valeurs. Nous n’avons pas à être complexés ni à avoir peur de le dire bien haut: l’Europe est porteuse d’un message universel, message que doivent défendre nos gouvernements et nos institutions à tout moment et en tout lieu, avec conviction et détermination.

Monsieur le Président,

Dans le monde globalisé qui est le nôtre, les organisations multilatérales constituent une plate-forme essentielle à la réalisation de ce noble dessein.

Pour ce faire, l’Espagne occupe, depuis janvier dernier, un siège en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies grâce, entre autres, au vote de confiance de pays amis comme la France. La France sait qu’elle peut compter sur un allié et un partenaire privilégié dans cette enceinte.

Les faits parlent d’eux-mêmes et montrent clairement l’engagement de nos deux pays pour atteindre ce noble objectif qu’est la paix mondiale. Des soldats français et espagnols participent coude à coude à des opérations de maintien de la paix dans des théâtres variés et lointains. Je tiens donc ici à rendre hommage à nos forces armées respectives pour leur engagement et leur excellent travail. Nous partageons les mêmes approches, les mêmes préoccupations et les mêmes efforts face aux situations et aux graves défis que doivent relever le sud du bassin méditerranéen, le Proche-Orient, nos voisins de l’Europe de l’est et l’Afrique subsaharienne.

Partout où nous verrons que persistent la pauvreté, l’injustice, la négation du droit élémentaire à l’éducation ou à la santé des enfants et la violation des droits des femmes, la France et l’Espagne sauront répondre en se plaçant du côté des plus défavorisés et des plus faibles. Telle est notre vocation. Telle est notre conviction.

Monsieur le Président,

Il est d’autres menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité mondiales, des menaces de natures diverses.

Le changement climatique en est une, et il constitue l’un des défis les plus urgents à relever. Le temps presse, un consensus doit être trouvé entre les différents acteurs afin de freiner la dégradation de l’environnement.

La France a décidé d’exercer un leadership international sur ce dossier et d’assumer la responsabilité historique de parvenir, à l’occasion de la Conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra à Paris, à un accord mondial engageant tous les pays de la communauté internationale à l’horizon 2020.

Les années à venir doivent être celles de la consolidation des énergies propres et renouvelables et d’un modèle économique plus écologique; celles aussi d’une coresponsabilité croissante de tous les acteurs publics et privés, collectifs et individuels. Nous devons être capables de développer et d’exploiter cette opportunité de croissance et de création d’emplois pour des sociétés qui ont besoin d’être stimulées pour mettre en œuvre une production respectueuse de l’environnement.

Le succès de cette entreprise est capital pour les générations futures et, là encore, l’Espagne travaillera main dans la main avec la France pour y parvenir.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

En cette période de l’histoire où les enjeux sont à la fois politiques et économiques, sociaux et environnementaux, l’unité de nos peuples, la confiance en la démocratie et en ses valeurs, et la solidité de nos institutions nous permettront de tenir le cap et de mener la prochaine génération à bon port. C’est dans ces moments-là que le travail des meilleurs hommes et femmes d’État acquiert toute sa dimension et tout son sens.

Je suis certain que, malgré les défis actuels, nous réussirons dans une entreprise si décisive. La France et l’Espagne y parviendront ensemble, parce que nous avons des sensibilités semblables et que nous tournons nos regards vers un même horizon.

Pour reprendre les mots d’Antoine de Saint-Exupéry, nous pouvons dire qu’ « aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. »

Je vous remercie.

[Versión en castellano]

Señor Presidente

Señores Diputados,

Quiero comenzar mis palabras expresándoles el honor que supone dirigirme a esta Asamblea al rendir mi primera visita de Estado como Rey de España a la República Francesa. Gracias de corazón.

Es mucha y larga la historia que nos vincula. Son muchos y muy diversos los sentimientos y los acontecimientos que han jalonado esa historia. Pero al continuar escribiendo nuevas páginas comprobamos que cada una mejora la anterior. Y hoy, la amistad, la cooperación y la solidaridad definen, por encima de todo, nuestra relación como grandes naciones; pero también lo hacen nuestra común pertenencia a la UE y la corresponsabilidad como socios dentro y fuera de la Unión.

Permítanme también evocar el hecho de que mi padre, el Rey Juan Carlos, fuera el primer monarca extranjero invitado a pronunciar un discurso en este mismo lugar, en octubre de 1993.

Con aquel gesto, Francia y España expresaban su inquebrantable lealtad a unos valores que nuestras dos naciones comparten: la defensa de la libertad, el respeto y la promoción de los derechos humanos, la equidad social y el respeto a la justicia.

Hoy, España recibe de nuevo su respaldo caluroso y fraterno. Quiero por ello transmitirles, en nombre de todos los españoles, nuestra simpatía, nuestro afecto y nuestro sincero agradecimiento.

Un agradecimiento que se torna en reconocimiento ante el ejemplo de entereza y dignidad ofrecido por el pueblo y por las instituciones francesas frente a los trágicos atentados terroristas que  golpearon hace pocos meses a su país. El pasado 11 de enero Francia dio una muestra encomiable de unidad y solidaridad durante la multitudinaria manifestación de París. Ese día, toda Europa, ciudadanos de todo el mundo, caminaron junto al pueblo francés por las calles de esta ciudad, sumándose a su grito por la Libertad.

Los españoles sabemos muy bien lo que han sentido y sienten los franceses por que durante décadas hemos padecido y combatido el terrorismo y, con su ayuda, lo hemos derrotado. Todo terrorismo atenta siempre contra los derechos y libertades fundamentales del ser humano y contra los principios de nuestra convivencia democrática.

Aquí y ahora les digo que, frente a la agresión, España está y estará a su lado en la defensa de los valores que compartimos y que reafirmamos solemne y serenamente ante quienes pretenden destruirlos con el terror. Honremos a las víctimas, acompañemos a sus familias y a sus seres queridos. Y, sobre todo, digamos alto y claro a los asesinos: no nos doblegarán, no nos vencerán, jamás nos harán renunciar a lo que somos.

“Yo sé quién soy”, decía Cervantes por boca de Don Quijote. Franceses y españoles sabemos quiénes somos y quiénes podemos llegar a ser, si así nos lo proponemos.

- Somos hijos de Europa, del Mediterráneo, vieja cuna de nuestra civilización, y del Atlántico abierto siempre a nuevos horizontes.

- Somos hijos de la razón y del rechazo a la sinrazón. Pero sabemos también que el ejercicio de la razón, si no es guiado por las más sólidas convicciones morales, puede producir efectos contrarios a los principios más básicos.

- Somos hijos de la libertad que nuestros pueblos han sabido conquistar a lo largo de la Historia, a menudo con sacrificios y sufrimiento, pero también con la ilusión y la esperanza en un futuro siempre mejor.

- Somos, sobre todo, herederos y portadores de dos tradiciones nacionales sin las cuales es imposible comprender la Historia Universal.

Franceses y españoles hemos contribuido a crear y articular nuevos mundos con naciones hermanas con las que compartimos lenguas y culturas. Estas familias de naciones, de las que nos enorgullecemos y de las que formamos parte, respiran los mismos ideales y tienen los mismos anhelos: de libertad moderada por la justicia, de progreso compatible con la equidad y de conocimiento atemperado por la sabiduría.

Señor Presidente,

Señores Diputados,

Como amigo y admirador de su país, quiero decirles: sin Francia no hay Europa. Sin una Francia segura de sí misma, fiel a sus valores y firme en la defensa de los mismos, Europa y el mundo perderíamos un referente valiosísimo, un referente fundamental.

Por ello queremos más Francia.

 - Para recordarnos que la libertad, la fraternidad y la igualdad no nos son dadas, sino que tenemos que luchar por ellas cada día y nunca dar por sentado que están aseguradas.

- Para recordarnos que el respeto de los derechos humanos y el ejercicio de la democracia no sólo se declaran, sino que exigen para su pervivencia un modelo de equilibrio entre poderes y una eterna vigilancia por parte de las instituciones públicas y de los ciudadanos.

- Queremos más Francia para recordarnos que el ejercicio de la razón crítica es la mejor salvaguardia contra los totalitarismos de cualquier índole.

Señor presidente,

Les he hablado de la necesidad que Europa y el mundo tienen de Francia. Quiero ahora, como Jefe de Estado de una nación vecina y aliada, hablarles de la conveniencia de un mayor entendimiento, de una vinculación si cabe más estrecha entre nuestros dos países.

Hace falta recordarlo, sobre todo para que de ello sean conscientes las nuevas generaciones y quienes, con dudas o desesperanzados, desconozcan los logros alcanzados en el camino de la integración europea. Una Europa unida es condición necesaria para el progreso y el bienestar de nuestras sociedades, y para superar y eludir el declive, la debilidad, la fragmentación e incluso la confrontación que, en otros tiempos, llevaron a nuestros pueblos a los momentos más oscuros de la historia europea.
Del valor de una Europa cada vez más unida, democrática y próspera somos especialmente conscientes los españoles. Este mismo mes de junio, precisamente, se cumplen treinta años de la firma del Tratado de Adhesión a las Comunidades Europeas por parte de España.

Durante este tiempo, Francia y España han estado juntas en todos los grandes asuntos, compartiendo la visión del futuro de la Unión y el compromiso de llevar adelante los ideales europeos. Saben bien todos en esta Asamblea que España ha sido y es un sólido aliado de Francia en esta empresa compartida. Porque ahora, españoles y franceses, franceses y españoles, somos compatriotas europeos.

Y ha sido también gracias a Europa que nuestras relaciones bilaterales han alcanzado al tiempo, en los distintos ámbitos económicos, comerciales, de defensa, de seguridad, de educación, de cultura, un altísimo nivel.

Señor Presidente,

En los últimos años, la prosperidad europea de la que hemos disfrutado se ha visto afectada por una crisis económica que ha tenido efectos muy duros en la vida de nuestros ciudadanos.

España, que ha recuperado el crecimiento económico, lucha por culminar la superación de esta crisis abriéndose y saliendo al mundo, como tantas otras veces lo ha hecho a lo largo de su historia.

Por todo ello, no debemos desfallecer a la hora de luchar contra el paro, de reducir la desigualdad y de sentar las bases que nos permitan mirar hacia adelante con esperanza y optimismo. Se lo debemos, sobre todo, a los jóvenes que merecen la mayor admiración por su dinamismo, por su coraje y su forma valiente de abrirse camino en el mundo.

Pero las actuales circunstancias que vive Europa no deben llevarnos en ningún caso a perder de vista la esencia del proyecto europeo y su vocación de ejemplaridad para el resto del mundo. Europa debe reafirmarse y hacer pedagogía de sus principios y valores. No hemos de tener complejos ni miedo a proclamarlo: Europa es portadora de un mensaje de alcance universal que debe ser defendido por nuestros gobiernos e instituciones en todo momento y lugar, con convicción y determinación.

Señor Presidente,

En el mundo globalizado en el que vivimos, las organizaciones multilaterales constituyen una plataforma esencial para lograr ese noble objetivo.

En ese empeño, España ocupa desde enero pasado un asiento como miembro no permanente del Consejo de Seguridad de la Organización de las Naciones Unidas, gracias, entre otros, al voto de confianza de países amigos como Francia. Francia sabe que cuenta con un aliado y un socio cercano en ese foro.

Los hechos hablan por sí solos y dejan claro el compromiso de nuestros dos países con el alto objetivo de la paz mundial. Soldados franceses y españoles trabajan codo con codo en Operaciones de Mantenimiento de la Paz en teatros distintos y distantes, y quiero por ello rendir aquí un homenaje a nuestras respectivas Fuerzas Armadas por su compromiso y su excelente trabajo. Compartimos visiones, preocupaciones y esfuerzos en lo que se refiere a la situación y los graves desafíos que afectan a la cuenca sur del Mediterráneo, a Oriente Próximo, a nuestra vecindad europea oriental y al África subsahariana.

Allá donde miremos y persistan la pobreza, la injusticia, la negación del derecho elemental a la educación o a la salud de la infancia, o la violación de los derechos de las mujeres, Francia y España sabrán responder poniéndose del lado de los más necesitados y de los más débiles. Es nuestra vocación, es nuestra convicción.

Señor Presidente,

Existen otros desafíos a la paz y la seguridad mundiales que presentan naturalezas diversas.

En este sentido, el cambio climático constituye uno de los retos más urgentes. El tiempo se acaba para encontrar el consenso necesario entre los distintos actores implicados para frenar el deterioro medioambiental.

Francia ha decidido ejercer un liderazgo internacional en esta cuestión y asumir la responsabilidad histórica de lograr, en la Conferencia Mundial del Clima de París, un Acuerdo global con el horizonte de 2020 que comprometa a todos los países de la Comunidad Internacional.

Los años por venir deben ser los de la consolidación de las energías limpias y renovables y los de un modelo económico más ecológico; también los de la creciente corresponsabilidad entre todos los actores públicos y privados, colectivos e individuales. Debemos saber desarrollar y aprovechar esta oportunidad de crecimiento y de creación de empleo para unas sociedades necesitadas de nuevos estímulos productivos respetuosos con el medio ambiente.

El éxito de esta empresa resulta capital para las generaciones venideras, y aquí, de nuevo, España trabajará junto a Francia para lograrlo.

Señor Presidente,

Señores Diputados,

Señores Miembros del Gobierno,

En estos momentos de la Historia, cuando los desafíos se extienden desde el campo político y económico hasta el social y medioambiental, la unidad de nuestros pueblos, la confianza en la democracia y sus valores y la solidez de nuestras Instituciones nos permitirán mantener el rumbo y llevar a la próxima generación a buen puerto. Es en estos trances cuando la labor de los mejores hombres y mujeres de Estado, adquiere toda su dimensión y significado.

No me cabe duda de que, a pesar de los desafíos presentes, prosperaremos en tan decisiva empresa. Francia y España lo haremos juntas porque compartimos afectos y dirigimos nuestra mirada a un mismo horizonte. Inspirándonos en las palabras de Antoine de Saint – Exupery, podemos decir que apreciarse no es solo mirarse el uno al otro, es mirar, juntos, en la misma dirección.

Muchas gracias.

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